Justifier, c'est plaider coupable…

par Romain Caesar

Tant que nous justifions nos choix, nos convictions, nos amitiés, nos préférences, nos amours, nos envies... les Arabo-Islamistes auront toujours le dernier mot. Nous sommes comme l'épouse qui justifie chaque geste et chaque parole auprès de son compagnon. Compagnon qui n'est tenu à rien, car il est le maître des lieux. Il n'a rien à justifier et rien à déclarer. C'est lui le douanier qui interroge et nous, comme de modestes voyageurs, répondons les yeux baissés.

Nous avons intériorisé la domination arabo-islamique. Nous avons même fait la guerre pour elle. Nous la trouvons naturelle au point d'appeler rebelle un être normal, qui fait et dit tout simplement ce que lui dicte sa conscience. Nous devons nous interroger non pas sur le courage d'un tel qui ne respecte pas l'ordre établi islamique, mais sur nos peurs et phobies que nous justifions sans cesse, comme des petits collégiens pris en flagrant délit de vol ou de mensonge.

Nous obéissons, comme dirait Bourdieu, à des injonctions invisibles et silencieuses. Nous blâmons tous ceux qui ne les respectent pas. Nous évitons de parler de l'instrument principal de domination qui est la religion. Nous avons construit tout notre imaginaire, notre culture, nos traditions et notre morale autour d'elle au point que toute tentative d'émancipation nous semble un scandale, voire un crime contre la nature et le cosmos. Nous la condamnons en hurlant avec les loups : partout où les Arabo-Islamistes dénoncent les faits, nous, les Kabyles, dénonçons la forme. Nous nous démarquons juste pour la forme.

Nous justifions même les actes et les dires des Kabyles sains d'esprit. Nous réinterprétons jusqu'aux paroles de Matoub, qu'il a complètement assumées de son vivant, pour plaire aux maîtres des lieux. Nous condamnons les méthodes et les formes de luttes d'autres Kabyles courageux, rien que pour ne pas attirer les foudres des maîtres de maison. Nous justifions jusqu'à notre propre existence, ce qui conforte les Arabo-Islamistes dans leur position de dominants.

Souvenez-vous de Khalida Toumi qui, chez Laure Adler, à chaque intervention de Matoub, réinterprète : "En fait, Matoub veut dire...", et ainsi brouille et modifie le message initial. Celui-ci change même de cible et de destinataire. Matoub parle aux Kabyles, Toumi traduit aux Algériens.

Il faut arrêter avec ce paternalisme dégradant, qui justifie ce que nous sommes et ce que nous faisons. Ces faux sages qui s'empressent de réinterpréter nos volontés et nos désirs nous font passer auprès de l'ennemi pour des malades mentaux ou des mineurs que le monde ne doit pas écouter.

En somme, ils rassurent l'ennemi en condamnant leurs enfants. Ce qui, par conséquent, condamne ces derniers éternellement à l'exil ou à la soumission totale.

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Texte original publié le 27 juin 2020 sur Romain Caesar | facebook.com
Texte transmis par iMAL AQVAYLi et reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteur


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